Un roman qui donne envie de découvrir (ou de revoir pour ceux qui le connaissent dejà) le beau film de George Stevens : Une place au soleil (1951). On l'apprécie encore plus après avoir vu le film.

Vikar est passionné de cinéma, il arrive à Hollywood à la fin des années 60 et veut travailler dans le monde du cinéma. Sa particularité : un crâne rasé sur lequel sont tatoués les portraits de deux superstars du cinéma. Ne lui dites pas que ce sont James Dean et Nathalie Wood dans La fureur de vivre, il risquerait de vous casser la gueule... Il s'agit bien sûr des visages de Montgomery Clift et Elizabeth Taylor dans le film Une place au soleil... mais dans ce temple du 7ème art, qui s'y connaît encore en cinéma??

Décalé, tourmenté, hors-normes, entier, Vikar détone dans ce Zéroville qu'est devenu Hollywood. Il y fera malgré tout lui aussi sa place au soleil de façon étonnante. Vikar est un de ces anti-héros qui vous prend par la main dès le début du roman et qui vous fait partager ses tourments et ses obsessions jusqu'à la dernière ligne.

Avis aux cinéphiles, ce livre est truffé de références cinématographiques jubilatoires. Découvrez par exemple les coulisses du tournage du film Love story, décrites de manière décapante comme si vous y étiez, la bluette sentimentale n'a qu'à bien se tenir! Les films américains des années 70 et 80 passent tous par le crible de la critique impitoyable de Vikar. Une réussite!

Petite devinette pour ceux que ça amusent : Zéroville, ça fait référence à quel film??

Zéroville de Steve Erickson est publié aux Editions Actes Sud.